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La reconstruction du sein par DIEP : pour un résultat naturel
le 16/05/2022
Après une ablation totale du sein, plusieurs options de reconstruction mammaire sont possibles. Parmi les techniques autologues (grâce aux tissus de la patiente), le lambeau perforant de DIEP (Deep Inferior Epigastric Perforator, basé sur le pédicule épigastrique inférieur profond) est devenu une référence. Décrit il y a plus de 20 ans et initialement réservé aux centres hospitalo-universitaires, le DIEP est désormais proposé à un plus grand nombre de patientes notamment grâce aux progrès dans les domaines de l’anesthésie et de la microchirurgie. Mise en lumière avec le Dr Yasmine Bennis, chirurgienne plasticienne spécialisée en reconstruction mammaire à la Clinique de l’Atlantique (Ramsay Santé), située à Puilboreau (Charente-Maritime).
Le déroulé de cette technique chirurgicale
Le lambeau de DIEP utilise l’excès de peau et de graisse abdominale situé entre l’ombilic et le pubis. Le lambeau est prélevé avec le pédicule vasculaire épigastrique inférieur profond, en préservant les muscles abdominaux. Il est ensuite transféré en région mammaire et les vaisseaux sont connectés aux vaisseaux mammaires internes pour assurer la vitalité du lambeau. Enfin, le modelage est réalisé pour obtenir un sein symétrique au sein restant. « Cette intervention est réalisée en double équipe chirurgicale : celle qui prélève le lambeau en région abdominale et celle qui réalise la préparation des vaisseaux en région mammaire » explique le Dr Yasmine Bennis.
Les avantages et les inconvénients de la reconstruction mammaire par DIEP
Le lambeau de DIEP permet d’obtenir un résultat naturel puisque la peau et la graisse du ventre ont la même texture que celle du sein. Par ailleurs, le sein reconstruit vieillira avec la patiente alors qu’il est souvent nécessaire de changer ou de retirer des prothèses mammaires au bout d’un certain temps. Les inconvénients se situent, quant à eux, au niveau du temps opératoire (entre 4 à 6 h), des critères de sélection stricts des patientes, et de la cicatrice abdominale pour le prélèvement du lambeau. « Il s’agit en fait de la même cicatrice que lors d’une abdominoplastie esthétique. Elle est donc bien acceptée par les patientes, car elle est cachée sous les sous-vêtements. » précise le Dr Yasmine Bennis.
Avec l’évolution des techniques d’anesthésie-chirurgie, les suites opératoires sont plus courtes et le taux de complication reste relativement faible (entre 5 à 10 %). « La durée d’hospitalisation oscille entre quatre à sept jours. Le lambeau est surveillé quotidiennement les premiers jours. À domicile, les pansements sont renouvelés tous les 2 jours pendant 15 jours », conclut le Dr Yasmine Bennis.
Tous les ans en France, environ 20 000 patientes sont concernées par la mastectomie et moins de 30 % bénéficieront d’une reconstruction mammaire pour des raisons diverses. L’information des médecins et des patientes sur l’évolution des techniques est indispensable pour permettre l’accès à une reconstruction mammaire de qualité et proposer un projet adapté à chaque patiente.